Désolé de ne pas donner de nouvelles aussi fréquemment qu'avant mais j'ai un emploi du temps bien chargé en ce moment. Donc, pour résumer :

J'ai dégotté un nouvel emploi de serveuse « Aux Batifolles ». Vous l'aurez compris il s'agit cette fois d'un restaurant bien français, où l'on mange du bourguignon et tout un tas d'autres plats typiquement de chez nous. Le staff lui aussi est français à une exception près pour le plongeur qui est indien. La roue tourne donc, puisque je ne suis plus celle qui ne comprend pas l'italien mais suis devenue l'une de ceux qui traduisent en anglais ce que les autres ne saisissent pas. Vous allez me dire que ça n'est pas l'idéal pour pratiquer mon anglais et à cela je répondrais : C'est pas faux ! Heureusement pour moi je vis encore et toujours avec les locaux, qui ont, comme vous pouvez le voir sur la vidéo, beaucoup de progrès à faire en français (le César étant attribué à Marek pour son incompréhensible mais néanmoins célèbre : « jepeuteupi »), so I continue to learn English...

Je suis sûre qu'en six mots j'ai réussi à faire une faute. Allez papa je ne t'en voudrais pas dis le moi... But it doesn't matter, le plus important c'est que l'on me comprend à peu près. Et puis les colocs ont trouvé un bon moyen pour me faire progresser : le KARAOKE ! Si, si je vous jure. J'ai tout tenté pour y échapper, prétexté que j'étais fatiguée, malade, à l'article de la mort et puis après une soirée de taff à piétiner et lasse de mes diverses maladresses, j'ai baissé la garde. Je me suis retrouvée malgré moi sur une scène, un micro dans les mains à entonner des chansons en anglais. Et vous me croirez ou pas mais j'ai passé une soirée mémorable. Non pas que je me sois découverte une passion pour le Karaoké ou que je sois douée pour le chant mais parce que j'apprends chaque fois un peu plus de Keith, Marek et toute la clique. Je crois bien que les pros du « grand n'importe quoi » habitent avec moi dans le Richmond.

Richmond que nous avons d'ailleurs délaissé vendredi dernier, alors que vous vous prépariez pour la fête de la musique. Ici il était déjà une heure du mat' et nous quittions tout juste le charme et les quartiers victoriens de la City pour un week-end de trois jours. Nous avons emprunté la Great Ocean Road, qui comme son nom l'indique longe la côte, sur plus de 200 Km. Etant donné notre départ plus que matinal et donc de nuit, les premiers Km furent l'occasion pour moi de dormir un peu. Mon sommeil a tout juste été perturbé lorsque deux kangourous ont traversé la route sans prévenir, nous obligeant à freiner sec ! Ensuite levée du soleil à la plage, petite pause pour admirer les douze apôtres et le London Bridge, et une autre au lac Albert. J'en ai pris plein les yeux... le paysage changeait toutes les demie heures passant de la campagne Bas Normande à celle du Yorkshire et des verts pâturages au désert. Par moment la route étroite et sinueuse (je ne me sentais pas très bien au début d'ailleurs) traverse des forêts séculaires avec des fougères et des eucalyptus géants et d'autres fois on suit une ligne droite dont on craint de ne jamais en voir le bout. Vous avez l'horizon derrière, l'horizon devant et sur les cotés... RIEN. Du sable et des arbustes défraîchis. Nous avons traversé des villages où je ne voudrais vivre pour rien au monde, avec quatre commerces tous branchés sur la même station de radio où vous trouvez aussi bien de la nourriture, des livres et des vêtements bariolés, tricotés par la doyenne. Une bonne journée de route pour atteindre notre objectif : Adélaïde. Ville soporifique à souhait, à l'architecture bien tristounette. Le plus impressionnant à mon goût étant China town où nous avons passé le plus clair de notre temps. Nous avons dormi en auberge de jeunesse et récupéré le Scooter (ou devrais je dire la carcasse) que Keith a acheté sur Ebay la semaine dernière. Je crois qu'il a dépensé pas loin de 400 dollars pour ce Vespa qui n'en est pas un et qui ne fonctionne pas. Quand je vous dis qu'il est fou !

Bref, nous avons passé un très bon week-end. Petite vidéo à l'appui.

Je suis contente d'avoir eu des nouvelles de certains d'entre vous et je suis fière de ceux qui sont arrivés jusque cette ligne et en ont donc pris de moi. Je vous embrasse tous très fort.

Slizy